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Acta Litteraria Academiae Scientiarum Hungaricae, Tomus 22 (3—4), pp. 311—317 (1980)
Le sentiment du manque de la mere, de sa recherche, évolue graduellement par plusieurs étapes, dans la poésie d'Attila Jozsef pour aboutir finalement a l'ensemble frustration-culpabilité-châtiment (autrement dit la mort), dans ses poemes tardifs, se cristallise et devient constant au point de déterminer toute sa vision du monde.
Ad sidéra,. . ., écrit a l'âge de dix-huit ans, est un poeme rappelant Ady (Chant du jeune prolétaire), mais ou l'image de la mere prend une forme cosmique (« Ma mere, tu es déja l'infini lointain. . . ») qui renferme déja le traumatisme si difficile a dissiper, encore non assimilé, causé par la mort de sa mere, et aussi le besoin tardif de deuil: « Qu'il puisse sangloter a l'enterrement de sa mere ». Dans le Cour pur (ad. de Guillevic) le premier vers, «Je n'ai ni pere ni mere,» qui, a premiere vue paraît déclaratif et recéler une certaine crânerie, montre tout comme dans les poemes tardifs, le manque de la mere qui cohabite avec le crime (« voler, tuer, pourquoi pas »), avec le châtiment et la préfiguration de sa propre mort (« On va/ . . . Me mettre en sol saint et clos »). Et dans l'un des derniers fragments d'avant sa mort, le soupir poussé « Ma mere, mon unique, ma tres chere » évoque des implorations médiévales a la Vierge, des planctus; la frustration, le vide se résorbent dans la mort: « Que je sois bon, que j'aille te rejoindre ».
La formation de cette image de la mere ne peut pas etre réduite a sa représentation formelle; elle comporte la ligne du manque, de la recherche qui se trouve des premiers poemes jusque dans les derniers, et s'exprime soit dans des images concretes, soit, d'une maniere latente, dans des métaphores cachées.
Les premiers poemes comportent déja sous-tendus par les germes des suivants: entre ces premiers et les poemes tardifs il n'y a donc pas de coupure nette, tangible et perceptible avec exactitude que l'on pourrait définir et circonscrire, mais il existe une tendan-e fort bien décélable vers la vision du monde du poete dans ses dernieres années.
Tandis que les premiers poemes partent d'une précision objective du lieu et du temps (« Voila huit jours que je pense a maman / a chaque pas son image m'arrete») pour aboutir a l'expression d'un état subjectif (« Je ne me plaidrai
Evolution de l'image de la mere
chez Attila Jozsef ^ & L
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Acta Litteraria Academiae Sei entiarum Hungaricae 22,1980